Les chansons de la songwriter et guitariste Clare Louise, bruxelloise d’adoption, sont d’authentiques « ballades ». Mais son folk éthéré, rêveur et envoûtant s’écarte des sentiers battus pour arpenter les voi(es/x) aériennes. En 2012, Clare nous a gratifié de Bare Tales, un EP solo 6 titres, puis de Castles in the air, un 12 titres sorti un an plus tard. Voici à présent Balloons, qui marque le retour attendu d’une formation en quatuor, avec le guitariste Cédric Van Caillie, la violoncelliste Charlotte Danhier et le batteur Franck Baya. Les arrangements sont plus étoffés, aux sonorités parfois électroniques. Les compositions se présentent comme autant de bulles d’hélium multicolores, légères et mélancoliques. Elles abordent le thème de la séparation, avec ce renoncement résolu qui anime l’enfant lâchant son ballon, en desserrant lentement les doigts, afin de sentir le plus longtemps possible la cordelette glisser sur sa paume. On ne peut retenir certaines choses indéfiniment, il faut parfois accepter de les laisser s’échapper. Et l’éloignement nous délivre alors une dernière fois leur beauté. D’autres chansons remémorent ces lieux qui nous habitent dès lors qu’on ne les habite plus. Et les ballons, lâchés au gré du vent, sont comme des messagers dont on espère qu’ils sauront en retrouver l’« impossible route » ; que de là-bas, peut-être, quelqu’un nous réponde.

Voir aussi le site de Clare Louise.